C’est un terme que l’on entend partout, et il semble essentiel de se l’approprier dans le cadre d’un développement serein. En quoi le concept d’intelligence émotionnelle est-il relié au fonctionnement de l’entreprise ? Explications.
Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
Ce concept est le fruit d’études scientifiques dans la lignée des travaux sur les intelligences humaines multiples.
La continuité des recherches sur les formes d’intelligence
Quand le grand public évoque l’intelligence, il est généralement question de l’intelligence cognitive.
Il s’agit de cette forme d’intelligence que l’on mesure à travers le quotient intellectuel. Elle fait intervenir avant tout les capacités logiques, le langage, la mémoire, la capacité à raisonner.
Depuis que cette forme d’intelligence est évaluée, le contenu du QI a tendance à s’affiner de plus en plus, les divers tests existant accordant une importance accrue à des items toujours plus diversifiés.
De fait, affiner toujours plus la compréhension de l’intelligence cognitive a amené les chercheurs à reconsidérer la place des émotions dans les relations et capacités humaines.
Un concept récent lié aux compétences sociales
Voilà à peine 30 ans que les psychologues chercheurs américains P.Salovey et J.Mayer ont théorisé le concept d’intelligence émotionnelle. Pourquoi cette question a-t-elle été soulevée ?
En grande partie parce que les recruteurs, psychologues et sociologues se sont rendus compte que les compétences définies par un QI, même élevé, ne garantissent pas systématiquement une bonne adaptation en entreprise ou en collectivité.
Pour le dire simplement, à trop penser compétences et tâches, on a trop laissé le facteur humain de côté.
L’intelligence émotionnelle évalue donc des compétences liées aux émotions :
- Percevoir et évaluer ses propres émotions et celles des autres
- Réguler ses émotions et comprendre leurs impacts
- Savoir exploiter ses émotions
L’élaboration d’un Quotient émotionnel est rendue possible par l’évaluation de compétences sociales qui définissent le comportement des individus. Ainsi, ce n’est pas tant le potentiel qui est ici évalué que les capacités émotionnelles de l’individu à exploiter ce potentiel et à se comporter au sein d’un groupe social.
Au final, on pourrait dire que l’intelligence émotionnelle va permettre à un individu « d’entrainer les autres » au lieu de les « tirer ». On pourrait résumer cela en disant que l’intelligence émotionnelle vous procure une certaine forme de « leadership » qui est le bienvenue pour mener les équipes et faire avancer vos projets…ou tout simplement pour convaincre les autres d’aller dans le restaurant que vous avez choisi.
En entreprise : l’importance des « softskills », vecteurs de valeur ajoutée
Comment relier Intelligence émotionnelle et meilleur fonctionnement de l’entreprise ?
Les « Softskills »
On comprend mieux maintenant le concept de « compétences douces », plus connues sous le nom de « softskills ». On peut en retenir quatre, découlant directement du concept d’intelligence émotionnelle :
- La conscience de soi : percevoir, accueillir reconnaitre et comprendre ses propres émotions, ainsi que leur effet sur les autres ;
- L’empathie : pratiquer l’écoute afin de percevoir, distinguer et accueillir les émotions d’autrui, afin de les intégrer dans les processus de prise de décision ;
- La maîtrise de soi : permet de canaliser, ou de rediriger ses impulsions et ses humeurs perturbatrices et procure la propension à suspendre son jugement afin de réfléchir avant d’agir afin d’impacter positivement ses actions et celles du groupe d’appartenance ;
- La maîtrise relationnelle : désigne la capacité à gérer les relations durables et à constituer des réseaux.
Softskills, recrutement et management
La maîtrise de l’intelligence émotionnelle devient incontournable lors des processus de recrutement. Un test de QE peut être en soi utile et révélateur. C’est un format utilisé depuis plusieurs années maintenant, en entreprise comme lors du recrutement dans des institutions, indifféremment du secteur privé au secteur public.
Mais ce qui reste le plus précis, le plus humain, est sans aucun doute de disposer de personnel RH, voire de cadres recruteurs, suffisamment formés aux softskills pour être capable de les maitriser. En effet, utilisées tout au long du processus, et notamment lors d’entretiens oraux, elles permettent un discernement bien plus efficace en évaluant les compétences émotionnelles et relationnelles des candidats de façon fluide et spontanée.
La maîtrise de ces compétences par les cadres et les personnels est aussi perçue comme essentielle. En effet, les processus de prise de décision (rationnel) et le suivi de projets collectifs impliquent une maîtrise complète du facteur humain (émotionnel).
L’intérêt d’un apprentissage à tous les niveaux par un coach ou un formateur spécialisé
Ainsi, il est nécessaire et profitable pour un dirigeant d’avoir une vision globale quant aux compétences émotionnelles et relationnelles de ses collaborateurs et personnels. Avoir un coach à ses côtés lui sera d’une grande aide, et de façon efficace.
Où intervenir ?
Un coach ou un formateur spécialisé en intelligence émotionnelle intervient à différents niveaux :
- Au sein des équipes : là où tout fonctionne en mode projets, le travail d’équipe est souvent essentiel. La maîtrise des softskills par les collaborateurs permet la prise en compte des compétences de chacun, tout en prévenant les éventuels biais et défaillances humaines.
- Pour la formation des cadres : ils sont en effet la colonne vertébrale de votre entreprise, et sont dans la position idéale à la fois pour discerner les anomalies et mettre en oeuvre les stratégies de façon optimisée. Leur formation peut représenter une vraie valeur ajoutée.
- Auprès du personnel RH : comme nous l’avons évoqué plus haut, il s’agit d’optimiser le processus de recrutement.
- Auprès du dirigeant, afin de l’aider à développer une vision globale.
- À titre préventif enfin, pour évaluer la performance émotionnelle des collaborateurs et la cohésion des équipes.